Candidatures - professions de foi pour les élections au CA de l'ASES lors de l'AG du 12 octobre 2013

Voici les professions de foi, postées au fil de leur arrivée sur nos mails, par ordre alphabétique...

Gérard BAUDIN
"Je soussigné Gérard Baudin, maître-assistant des écoles d’architecture où j’ai enseigné pendant plus de 20 ans et depuis 10 ans chercheur à l’UMR CNRS LAVUE, déclare me porter candidat à l’élection du CA de l’ASES. Bien que « retraité » depuis quelques mois, je pense qu’il est important de faire valoir les questions relatives à l’enseignement de la sociologie dans d’autres établissements que les universités. D’une manière plus générale, ma candidature s’inscrit dans la ligne développée et défendue il y a 3 ans par F. Neyrat A savoir :

  • la transparence des procédures de recrutement et d’avancement ;
  • la défense de la sociologie, bien malmenée par ces temps, en tous cadres
  • institutionnels (lycées, universités, écoles d’architecture et autres…) ;
  • le développement de moyens alloués à ces établissements pour résorber la
  • précarité ;
  • le respect de l’autonomie de pensée et l’expression d’une pensée critique.
  • Ce rappel, si besoin était, car la situation actuelle me semble, au moins sur certains aspects, au moins aussi alarmante. Fait à Montreuil, le 1er octobre 2013. G. Baudin"

    Valérie BOUSSARD
    "En me présentant à nouveau comme candidate au CA de l’ASES, c’est un troisième mandat que je suis prête à effectuer. Les deux précédents mandats ont été pour moi l’occasion d’aborder à la fois des enjeux macro pour notre discipline, comme le travail effectué par le CNU ou « l’évaluation » des enseignants-chercheurs, et des enjeux plus micro, inscrits dans le quotidien de notre travail d’enseignement (autour des enjeux posés par l’enseignement de la sociologie en master). Actuellement, professeure à l’Université Paris Ouest Nanterre, directrice du département de sociologie, élue au conseil d’UFR Sciences Humaines et Sociales, je suis amenée à saisir ce que les transformations de l’ESR font concrètement à nos formations, nos étudiants, nos collègues (des doctorants jusqu’aux titulaires), et nos conditions de travail. Face à ces multiples dangers, logés dans les dispositions de la loi, les réformes organisationnelles à venir, et les dispositifs « de pilotage » mis en place, je pense pouvoir mettre au service de l’ASES ma connaissance pratique des situations, pour organiser une résistance et une stratégie au niveau national (a minima). Il me semble ainsi encore plus urgent qu’auparavant de sortir de nos particularismes et des situations locales vécues par la sociologie et les collègues sociologues, et de faire vivre et fortifier le projet de l’ASES : "la défense et la promotion de la sociologie dans l’enseignement supérieur". Je suis prête à m’engager, une fois de plus, pour ce projet que j’essaie de tenir au quotidien."

    Sylvie CELERIER
    "Sociologue du travail, je retrouve un peu de disponibilité pour le travail collectif en même temps que mon poste de MCF à l’université d’Evry après quelques années de détachement. Ma candidature a deux mobiles : d’abord prendre une part du travail de coordination et de réflexion que l’association a toujours assuré et qui, dans la situation particulièrement critique que connait l’université, me semble non seulement indispensable, mais la seule action efficace. Ensuite – si l’actualité de l’université en laisse le temps – contribuer à une réflexion collective sur les conditions d’un enseignement de la sociologie appuyé sur les nouvelles techniques de communication. Dans un contexte de fortes restrictions budgétaires, on peut en craindre le pire, mais elles offrent aussi des souplesses intéressantes susceptibles de favoriser des retours à l’université après des expériences plus ou moins heureuses sur les marchés du travail. Ambivalence classique qu’il nous faut traiter ou déplacer ensemble au moment où notre ministre s’entiche des Massive open online Courses (MOOC)."

    Géraldine COMORETTO
    "Doctorante en sociologie à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines où je suis membre de l’UMR PRINTEMPS, également membre de l’UR ALISS à l’INRA, et l’an passé ATER en sociologie à l’Université Lumière Lyon 2, c’est en tant que jeune chercheure et enseignante que je déclare me porter candidate à l’élection du CA de l’ASES. Actuellement en dernière année de thèse, les quatre années passées m’ont permis de découvrir, d’apprendre à aimer et d’éprouver le métier d’enseignant-chercheur. Ma double appartenance à l’UVSQ et à l’INRA a mis en lumière les logiques, les rouages mais aussi les problématiques respectives à ces deux entités, différentes mais à mon sens complémentaires, que constituent une université et un organisme de recherche. Mon expérience de l’enseignement au sein de l’UVSQ a révélé mon envie de transmettre à mon tour, volonté qui n’a fait que se renforcer en intégrant une nouvelle équipe pédagogique à Lyon 2. Mon intégration au sein du laboratoire PRINTEMPS, où les doctorants bénéficient d’une reconnaissance en tant que membre à part entière m’a fait prendre conscience de l’importance d’une socialisation précoce, dès l’entrée en doctorat et même en amont en M2R, à la profession d’enseignant-chercheur. C’est en ce sens qu’il me semble important voire nécessaire que les jeunes chercheurs et notamment les doctorants soient représentés au sein du CA de l’ASES. Dans la mesure où les préoccupations et les bouleversements qui agitent le monde universitaire touchent de plein fouet les doctorants et qu’ils nous concerneront encore directement dans les années à venir, prendre part au débat et à l’action collective est l’objectif de ma candidature. Plus pragmatiquement enfin, je me propose de prendre en charge, à la suite de Matthieu Hély l’an passé, la gestion du wiki-ATER pour la campagne de recrutement 2013-2014 et les suivantes, afin d’offrir aux candidats à l’aterat un maximum de transparence sur ce qui constitue, pour nous doctorants, une première expérience de recrutement en tant qu’enseignant-chercheur. Géraldine Comoretto, le 8 octobre 2013."

    Fanny DARBUS
    "Maître de conférence en sociologie à l’Université de Nantes depuis 2011. Membre Centre Nantais de Sociologie (CENS) et chercheure associée au Centre Européen de sociologie et de science politique (CESSP-CSE). J’ai intégré le CA de l’ASES en 2010 en vue de contribuer à mettre en visibilité les problèmes de conditions d’emploi et de travail au sein de l’ESR. La destruction progressive des cadres d’emploi et de travail de tous ceux qui participent au champ universitaire, de même que la mise en tension des collectifs a pour conséquence de rendre les conditions de production scientifique et d’enseignement de plus en plus difficiles. La dégradation de nos conditions de travail et la dégradation des comptes des université semblant avoir un lien avoir la mise en place des réformes de ces dernières années, j’ai initié avec d’autres collègues du CA et adhérents de l’ASES la mise en place d’un groupe de travail cherchant à faire le point sur ces aspects. Ainsi le Groupe de travail « Comptes et conditions de travail à l’université » a vu le jour fin 2011 et commence à produire ces premiers résultats. Dans un contexte où ces doubles dégradations se précipitent, il me semble important de continuer ce travail de collecte d’information et de mise en visibilité des situations financières et de travail vécu par notre communauté. Autrement dit, c’est pour tenter d’améliorer nos conditions d’emploi et nourrir le travail collectif de résistance aux réformes d’une part, et d’autre part, pour poursuivre les objectifs de transparence sur l’état des universités et des universitaires, que je propose à nouveau ma candidature."

    Odile HENRY
    "Professeure de sociologie au département de science politique de l'université Paris 8, membre du LabTop/Cresppa, membre associée du CESSP. Élue au conseil d'administration de l'ASES en 2007, réélue en 2010, je souhaite présenter ma candidature à un troisième mandat. Une des fonctions de l'ASES est, à mes yeux, de mobiliser les connaissances acquises en sociologie non seulement pour comprendre les enjeux contemporains qui traversent cette discipline mais aussi, plus largement, pour analyser les conditions générales dans lesquelles son enseignement s'inscrit. Depuis le vote de la loi LRU et le passage aux RCE, les universités françaises connaissent de très graves difficultés financières qu'elles tentent de conjurer par la mise en œuvre de politiques malthusiennes (gel des postes, réduction de l'offre de formation, précarisation des emplois, etc.). J'ai participé à la mise en place, au sein de l'ASES, d'un groupe de travail se donnant pour objectif de réaliser une enquête exploratoire portant à la fois sur les logiques de l'endettement des universités (variables d'un établissement à l'autre), sur les options politiques qui ont été retenues par chacun des établissements et sur l'espace des possibles que ces choix dessinent. Les premiers résultats de cette enquête seront présentés lors de la journée publique du 12 octobre 2013. Je souhaiterais prolonger ce travail au sein de l'ASES de manière à envisager une publication collective. Par ailleurs, dans le prolongement de la journée publique de l'ASES de juin 2013, je souhaiterais ouvrir, au cours des trois prochaines années, un nouveau chantier mobilisant les outils d'analyse de la sociologie pour interroger les pratiques pédagogiques en vigueur à l'université. Vivement discutées au cours des années 1970 puis refoulées, les pratiques pédagogiques universitaires connaissent depuis peu un regain d'intérêt. Leur nécessaire analyse ne peut être réalisée sans inclure la question des moyens alloués aux universités (et tout particulièrement à la Licence), celle des conceptions concurrentes des fonctions attribuées à l'enseignement universitaire, et enfin celle des effets des modèles pédagogiques sur les inégalités sociales."

    Fanny JEDLICKI
    "Élue au CA de l’ASES tout juste après mon recrutement comme MCF en sociologie à l’université du Havre (département carrières sociales – IUT), je suis membre de l’UMR IDEES et membre associée de l’URMIS (université Paris 7). Ces années passées conjointement au CA de l’ASES et dans mon établissement, avec le statut enfin de titulaire, m’ont confortée dans un certain nombre de réflexions, positions et priorités qui me semblent pouvoir être portées, à nouveau, par notre association professionnelle. Si la pédagogie et l’enseignement sont les piliers de l’ASES et continueront à l’être, l’ampleur comme la vitesse et la nature des bouleversements qui ébranlent nos institutions d’enseignement et de recherche, nous amènent à considérer ces questions en lien étroit avec les conditions de réalisation de l’enseignement comme de notre métier d’enseignant-chercheur en sociologie.

    L’atomisation de nos univers de travail dans des universités autonomes, fragilisées au plan financier, à l’avenir incertain tout comme celui de notre statut ; les conditions de travail et d’emploi dégradées de celles et ceux qui permettent à l’université de fonctionner, soient nos collègues « précaires » qui travaillent à nos côtés, ainsi que nos collègues BIATSS titulaires ou précaires ; les menaces qui pèsent de plus en plus sur le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur notre filière et discipline, fustigée dans les médias, quant ce n'est pas par notre propre ministère ; la remise en cause récente de la procédure de qualification par le CNU et de façon générale la nécessaire mise en transparence des procédures et modalités de qualification, de promotion, de recrutement de nos instances institutionnelles ; etc. (la liste est longue) constituent autant d’éléments que nous ne pouvons délier du strict enseignement de la sociologie.

    Aussi, les actions mises en œuvre par l’ASES depuis trois ans, dans la continuité de ce qu’avaient impulsé Frédéric Neyrat et Odile Henry avec l’ensemble du CA, comme ses projets actuels, se sont tournés pour partie vers ces questions. Je revendique et travaille beaucoup à cette seconde orientation de nos activités depuis que je suis au CA de l’ASES, dont j'ai été par ailleurs élue secrétaire depuis deux ans. Je souhaite en représentant ma candidature à celui-ci, poursuivre dans cette voie ces chantiers, qui n’ont pas pour objectif de concurrencer l’action syndicale, mais de mettre nos regards et outils sociologiques au service d’une réflexion collective d’ensemble sur notre univers de travail. Les passerelles mises en place avec d’autres associations professionnelles vont également dans ce sens. Je briguerai par ailleurs un nouveau mandat de secrétaire de l’association. F. Jedlicki, 2 octobre 2013."

    Nicolas SEMBEL
    "Durant mon premier mandat comme administrateur de l'ASES j'ai relancé le bulletin et repris la trésorerie. Je voudrais remercier les deux présidents de l'Ases, Frédéric Neyrat, pour tout ce que la sociologie institutionnelle lui doit, et Laurent Willemez, pour son action que j'espère la plus durable possible. Je souhaite poursuivre mes tâches au sein du bureau de l'association, en aidant Frédéric Roux pour le bulletin. J'ai également été élu suppléant au CNU, été battu à l'élection au CA de l'AFS, participé au lancement de l'association « Champ libre pour les sciences sociales », été élu membre associé du Gresco (Poitiers/Limoges). Je suis membre du Centre Émile Durkheim (Bordeaux), où j'ai été battu pour l'élection au conseil du laboratoire, et MCF de sociologie en Espé (ex-Iufm), où je n'exerce plus aucune responsabilité, deux institutions où la place de la sociologie de l'éducation est à la fois reconnue et menacée.

    Le fil rouge de mon action est la promotion de la sociologie générale et la lutte contre toute déqualification du travail de sociologue, quel que soit son statut, et dans tous les domaines, la recherche, l'enseignement, les études, les bureaux d'études. L'Espé en particulier, est à l'image de la politique de l'éducation et de la recherche : laboratoire des réformes les plus hasardeuses des gouvernements successifs, le combat sur ces deux fronts y est incessant, non sans victoires et satisfactions, mais dans un contexte où la confiance dans la tutelle a été réduite à néant au fil des années. Corruptio optimi pessima."

    Cécile RABOT
    "J’ai l’honneur de présenter ma candidature pour rejoindre le CA de l’ASES après deux années d’adhésion qui m’ont permis de découvrir peu à peu les positions et le fonctionnement de l’association mais aussi les débats qui l’animent.

    Je suis chercheuse associée au Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CESSP), dans l’équipe du Centre de Sociologie Européenne (CSE). Je travaille sur les questions de culture et de professions, après une thèse sur les bibliothécaires soutenue en 2011. J’ai été recrutée en 2012 comme maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, dans le master Métiers du livre de Saint-Cloud. Dans ce cadre, j’enseigne la sociologie (sociologie de la lecture, de la littérature, des professions, des organisations ; méthodologie de l’enquête) à des étudiants non sociologues mais pour lesquels la sociologie constitue un moyen d’objectivation et de distanciation en leur fournissant concepts et méthodes pour penser leurs futures pratiques professionnelles. C’est donc à partir de cette position que je présente ma candidature, l’enseignement de la sociologie à des non-sociologues (ses enjeux, ses modalités, ses moyens) me semblant mériter toute sa place dans les réflexions de l’ASES en même temps que les liens entre enseignement et recherche dans les filières universitaires professionnalisantes.

    Ma candidature répond par ailleurs à la conviction du rôle essentiel de l’ASES dans l’université d’aujourd’hui. L’existence de ce collectif me semble fondamentale dans un contexte de segmentation de la discipline et pour contrer l’individualisation à laquelle poussent des logiques d’évaluation de plus en plus prégnantes, mais aussi la pénurie de postes et la pression de conditions de travail de plus en plus éprouvantes. C’est par ailleurs dans l’union (qui n’exclut pas le débat) que nous pouvons espérer faire entendre une parole publique, défendre une identité professionnelle et disciplinaire (on en a vu un récent exemple avec la publication dans la presse de propos très approximatifs sur l’insertion des étudiants de sociologie) et jouer un rôle d’interlocuteur reconnu à un moment où l’université, si elle n’est pas en crise, est néanmoins fortement secouée par la mise en œuvre d’une LRU renforcée par la dernière loi Fioraso.

    Enfin, ma candidature s’inscrit dans un désir d’implication active dans l’association. Il me semble que l’ASES telle qu’on la connaît doit beaucoup à l’investissement de quelques un-e-s et qu’un partage des tâches peut à la fois soulager ceux qui souhaiteraient l’être et permettre le cas échéant d’élargir les modalités d’action. Je serais par exemple susceptible de prendre en charge diverses tâches rédactionnelles ou organisationnelles."

    Maryse TRIPIER
    "Mon mandat en tant que membre du CA de l’ASES arrive à terme. Ma candidature est atypique dans la mesure où je suis retraitée, donc coupée progressivement de ce qui se passe dans les universités. Ma présence au CA avait été sollicitée

  • pour mon expérience passée au sein de diverses instances de mon université : directrice de labo, Cevu, CS...
  • de mon long passage au CNU19
  • de mon implication dans l’ASES dès ses débuts, je l’ai présidée un an.
  • de mon engagement pour la défense de l’université et de la sociologie en particulier

    Par le passé, j’ai pu contribuer aux différents débats, à la mise en forme de textes, et à la mise à disposition de mon réseau personnel.

Ma santé personnelle, mes problèmes familiaux m’empêchent d’être présente autant que je le souhaiterais aux différentes manifestations, mais en « backstage » je peux contribuer à décharger un peu ceux qui sont en pleine activité. Les enjeux restent les mêmes que ceux que défend l’ASES dans une situation modifiée par l’attitude de notre ministre qui a conduit de nombreux collègues à la désillusion. Mais l’existence d’un service public d’enseignement supérieur digne de ce nom, non soumis aux exigences néo libérales, et le maintien (on en est là !) de sciences sociales permettant réflexion, regard critique, liberté de pensée est désormais une question qui se pose partout dans le monde. Mener la bataille chez nous avec l’argumentation la plus fine possible sera notre mission dans les prochaines années. Maryse Tripier 1er octobre 2013"