Les "sans nous" de l'université de Nantes contre la sélection à l'entrée de l'université.

Dans cette tribune adressée à Ouest-France , des personnels de l’université de Nantes annoncent qu’ils refuseront d’appliquer la réforme voulue par le gouvernement.

« Nous soussignés, membres du personnel de l’Université de Nantes, refusons l’instauration de barrières à l’entrée de nos filières de formation en Licence, induite par le tri et le classement des dossiers envoyés par les lycéens. Nous réaffirmons le principe de l’université comme service public ouvert à tous les bacheliers qui le souhaitent, dans les formations de leur choix, le baccalauréat constituant le premier grade universitaire.

Les dysfonctionnements d’APB (admission post-bac) sont attribuables à une pénurie de places et à l’accumulation de manques de moyens. Ils ne sauraient légitimer le filtrage systématique de toutes les demandes. Ce sont des postes (de BIATSS – agents   administratifs, techniques… , d’enseignants et d’enseignants-chercheurs) et des bâtiments qui manquent et qu’il faut créer. Cet effort est d’autant plus nécessaire qu’en raison du boom démographique des années 2000, le nombre de bacheliers continuera de s’accroître.

« Nous ne donnerons aucun avis défavorable »

Nous affirmons notre attachement quotidien à améliorer l’orientation et la réussite de nos étudiants. La solution ne réside pas dans un processus de sélection qui ne fera qu’aggraver les inégalités sociales face à l’enseignement secondaire et supérieur, en leur donnant une base légale et une légitimité nouvelle.

C’est pourquoi, par cette tribune, nous nous engageons à ne pas mettre en œuvre le tri des bacheliers que l’on cherche à nous faire appliquer. Nous garantissons que nous ne donnerons aucun avis défavorable, aucune acceptation sous condition, et que nous refuserons de classer entre eux les dossiers. Aucune hiérarchie n’est légitime entre les demandes de celles et ceux qui ont droit de s’inscrire dans la filière de leur choix.

Nous appelons à l’adoption de motions reprenant les principes de cette lettre au niveau des services, des départements et des composantes de l’Université de Nantes. Nous demandons à nos collègues de l’enseignement secondaire d’agir dans le même sens et de développer toutes les initiatives capables d’enrayer ce processus délétère. »

Signataires : Frédéric Yermia, Maître de Conférences, UFR Sciences et Techniques ; Sophie Orange, MdC, Sociologie ; Gilles Tronchet, MdC, Lettres et Langage ; Marie David, Enseignante-Formatrice, ESPE ; Jean Rivière, Maître de Conférences, Institut de Géographie et d’Aménagement, et 25 autres enseignants et salariés.

 

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