Excellence dans l'ESR

Et une nouvelle sous-rubrique consacrée aux IDEX... et autres "grands" dispositifs. Patafix et subutex bienvenus ;-)

Derniers articles

L’université de Lille au bord de l’asphyxie, la présidence en accusation

Lignes téléphoniques coupées, patrimoine en mauvais état, recrutements bloqués… mais aussi direction pléthorique et masse salariale excessive. La fusion des trois universités lilloises a dégradé la situation au lieu de l'arranger, comme le montre le rapport confidentiel que Mediacités publie in extenso.

A lire ici : https://www.mediacites.fr/lille/enquete-lille/2018/12/14/luniversite-de-lille-au-bord-de-lasphyxie-la-presidence-en-accusation/?fbclid=IwAR3D-hwfcyCb8hIZcaeoSVRU3J_f3AV-R0D5iNVQvdnFhEqcBe6A9RxhKtQ

 

 

Primes à l'université - communiqué de l'ASES

L'ASES a pris connaissance de différentes initiatives locales des présidences d'universités en matière de rémunération des enseignants-chercheurs parmi lesquelles :

-ce courrier, pour le moins étonnant, émanant de la présidence de Paris 13 assurant que les collègues titulaires seront bien rémunérés pour le mois de décembre.
-la mise en place d'un régime de primes à l'université de Strasbourg (dans un contexte de gel du point d'indice et d'augmentation non compensée de la CSG dans la fonction publique à partir de janvier 2018) qui fait l'objet d'une contestation locale : http://alternative2017.eu/index.php/2017/11/07/a-qui-profitera-la-nouvelle-prime-de-luniversite-de-strasbourg/
 
L'ASES réaffirme son attachement au principe selon lequel les enseignants-chercheurs sont des fonctionnaires dont le traitement est déterminé par leur grade dont ils sont les titulaires. C'est bien ce rattachement au statut de la fonction publique qui leur permet de se dévouer librement dans leurs missions.
 

Prérequis à l’entrée de la licence : une sélection déguisée

Médiapart, 14 septembre 2017. Par Faïza Zerouala

 

La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, entend instaurer un système de prérequis à l’entrée de la licence. La réforme reste encore floue et la concertation qui vient de débuter livrera ses conclusions à la fin octobre. D’ici là, la communauté éducative redoute l’instauration d’une sélection déguisée. Pour apaiser le débat, la ministre a annoncé une hausse du budget de 700 millions d’euros en 2018.

Avoir un doctorat, mais pas d'emploi

Dans une tribune au « Monde », un collectif regroupant deux cents titulaires du plus haut diplôme français dénonce la précarité à laquelle ils sont voués, faute de postes dans le secteur public, mais aussi dans le privé.

LE MONDE | 18.05.2017 à 11h46 | Par Collectif des docteur.e.s sans poste

Un collectif de 200 titulaires du plus haut diplôme français dénonce la précarité à laquelle ils sont voués, faute de postes dans le secteur public mais aussi dans le privé Si vous vouliez trouver du travail, c'est un BTS qu'il fallait faire, pas une thèse. " Cette phrase a été adressée à l'un d'entre nous par sa conseillère Pôle emploi : elle figure parmi les témoignages collectés sur le site Doc en stock, destiné à rendre visible la précarité subie par des milliers de titulaires d'un doctorat privés d'emploi stable. Selon le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq), le taux de chômage des docteur.e.s avoisine aujourd'hui 10 %. C'est trois fois plus qu'en Allemagne, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, qui forment pourtant davantage de docteur.e.s que la France. Nous souffrons surtout de l'incertitude liée à notre situation : une récente note d'information ministérielle souligne que moins d'un.e docteur.e sur deux dispose d'un poste fixe dans les cinq ans suivant sa soutenance de thèse. Si l'enseignement supérieur et la recherche demeurent la " voie royale " aux yeux de beaucoup de docteur.e.s, elle ressemble à un parcours du combattant. Malgré des besoins en hausse dans les universités en raison de l'augmentation du nombre d'étudiant.e.s, les recrutements de titulaires ont baissé de près d'un quart en dix ans. Alors qu'on dénombre dans chaque discipline des dizaines de candidats légitimes pour chaque poste, le manque de transparence des processus de recrutement suscite l'amertume de nombreux postulants : critères de sélection informels, faible durée des auditions, absence d'information ou d'explication des décisions, etc. Pour consolider notre expérience tout en subvenant à nos besoins, nous assumons malgré tout une grande partie des activités académiques. Les mieux lotis décrochent des contrats de recherche (post-doc), dont la durée (d'un mois à trois ans) et les conditions d'emploi sont très variables, et les modalités d'attribution souvent discrétionnaires. Côté enseignement, c'est pire : il faut avoir un travail pour travailler à l'université! Une fois docteur.e.s, nous devons justifier d'un autre employeur pour espérer faire des " vacations " : des cours payés à la tâche avec plusieurs mois de décalage et qui n'ouvrent pas droit à des allocations-chômage. Les universités se délestent ainsi des cotisations sociales, tandis que ces revenus sont imposables. Pour avoir le droit d'exercer notre métier, nous sommes nombreux à occuper en parallèle un emploi " alimentaire " sans rapport avec nos qualifications, ou à créer une microentreprise, paravent gestionnaire qui fait reposer sur nous le poids des charges administratives et fiscales. L'ubérisation de l'université est déjà bien avancée! AtomisationCes situations peuvent durer des années. L'âge moyen du recrutement s'élève à 34 ans, environ cinq ans après la soutenance de thèse (laquelle a souvent déjà pris autant de temps). Durant cette période, nous écrivons gratuitement des articles et participons à des colloques - souvent à nos frais - pour espérer accéder à un poste de titulaire. Ce système ne peut se perpétuer que par la mise en concurrence et l'atomisation des conditions de travail, qui créent de la précarité à tous les niveaux, sous couvert " d'autonomie des universités ". Quant à celles et ceux d'entre nous qui s'orientent vers d'autres secteurs, ils se heurtent à un cruel manque de reconnaissance. Dans la fonction publique, il n'existe pratiquement pas de voies d'accès réservées aux titulaires d'un doctorat. Ce type de recrutement, pourtant encouragé par la loi, se heurte à la frilosité des administrations et des grands corps de l'Etat. A quoi bon disposer d'un diplôme de niveau bac +8 s'il faut encore prendre une année supplémentaire, sans revenu, pour passer des concours auxquels d'autres se préparent en master? Forts de leur goût pour l'enseignement, de nombreux docteur.e.s passent néanmoins le capes ou l'agrégation, mais ce choix suppose de renoncer à la recherche. Le doctorat n'est malheureusement pas mieux reconnu dans le secteur privé. D'après le rapport 2014 sur " l'état de l'emploi scientifique en France " - du ministère de l'enseignement supérieur -, les nombreux postes consacrés à la recherche au sein des entreprises sont majoritairement occupés par des diplômé.e.s d'écoles d'ingénieurs (55 %) ou des titulaires d'un master universitaire (16 %) plutôt que par des docteur.e.s (12 %). Pendant que les entreprises nous négligent, le montant du crédit d'impôt recherche dont elles bénéficient a quintuplé en dix ans, pour atteindre près de 6 milliards. Deux fois le budget total du CNRS. Sans parler du détournement massif par certaines grandes entreprises de cette niche fiscale, censée encourager leurs dépenses de recherche & développement. Autant d'argent et de compétences gâchés. En France, seul un.e docteur.e sur quatre est employé.e dans le secteur privé, contre un.e sur trois aux Etats-Unis. Confrontés à l'absence de débouchés professionnels, nous sommes de plus en plus nombreux à être contraints de nous expatrier. Ce tableau noir, c'est la vie quotidienne de toute une génération de docteur.e.s à l'avenir en suspens, avec tout ce que l'absence de contrat stable implique comme difficultés pour se loger ou pour fonder une famille, à souvent plus de 30 ans. Ces situations ont des causes structurelles, dont nous ne sommes pas les seules victimes : baisse des moyens consacrés aux services publics, dérégulation du marché de l'emploi, multiplication des contrats temporaires sans couverture sociale... L'université subit elle aussi les conséquences des réformes néolibérales qui produisent de la misère et détruisent le lien social. Aujourd'hui, en France, même le diplôme universitaire le plus élevé est un passeport vers la précarité.

Collectif

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/05/18/aujourd-hui-en-france-meme-le-diplome-universitaire-le-plus-eleve-est-un-passeport-vers-la-precarite_5129776_3232.html#QzbzEqPpoJ5i65HT.99