Candidatures et professions de foi au C.A de l'ASES

Profession de foi de Nicolas Sembel

Nicolas SEMBEL, Maître de Conférences, IUFM Aquitaine (Université Bordeaux 4) & LAPSAC (Université Bordeaux 2)

Adhérent à l’ASES depuis 13 ans, je suis aujourd’hui candidat au Conseil d’Administration pour aider notre association face aux bouleversements institutionnels qui touchent la sociologie, particulièrement en IUFM, et la démographie. La frénésie des réformes s’accompagne de dérives qui nécessitent toujours plus de vigilance, de clairvoyance, de solidarité. Vigilance vis-à-vis du « n’importe quoi » produit mécaniquement par un processus d’évaluation de la scientificité sur la base de critères parfois absurdes ; par des logiques de regroupement entre entités parfois arbitraires ; par un processus de mastérisation de la formation des enseignants dont la deuxième année sera impossible à mener à bien pour la plupart des étudiants, et qui peut fragiliser rapidement l’ensemble des masters ; par un processus d’autonomisation des établissements dont on constate les nouvelles hiérarchisations plus politiques que scientifiques qu’il engendre parfois ; par un processus de professionnalisation s’accompagnant trop souvent de la déqualification et la précarisation du travail intellectuel ; et enfin, par des logiques de formation institutionnalisant les limitations de l’intérêt intellectuel des étudiants et de leurs enseignants. Clairvoyance pour séparer ce qui peut être gardé et amélioré de ce qui doit être écarté dans l’expérimentation politique et son fatras bureaucratique que doivent supporter le monde de la recherche, de l’enseignement supérieur et de la culture qu’ils portent. Solidarité scientifique exigeante réaffirmée entre professionnels de tous statuts, entre disciplines, entre équipes de recherche, entre associations, entre institutions et avec les étudiants en sociologie et les lycéens en sciences économiques et sociales, que tout peut diviser à tout moment dans un principe de concurrence meurtrier qui ne produit que de l’appauvrissement intellectuel. La sociologie-démographie est autant concernée que les autres disciplines par ces changements ; elle est aussi dans une position spécifique, à la fois mineure et donc fragile, comme l’a montré la récente crise du CNU 19, et centrale de par la responsabilité que lui confère sa puissance analytique pour engager tous les combats nécessaires, sur l’évaluation, la recherche, la formation, la professionnalisation ; et pour renforcer les conditions sociales, économiques et environnementales garantissant un enseignement supérieur en sociologie offensif, démocratique, scientifique et exigeant intellectuellement.

Profession de foi de Philippe Cibois :

L'ASES a récemment joué un rôle important dans la communauté des sociologues enseignants chercheurs et il faut en remercier l'équipe qui a permis cette avancée. La liste de l'ASES est maintenant un lieu d'échange privilégié (quand cependant l'éthique de la discussion est respectée), les différentes actions de réflexion ou pour favoriser la transparence des recrutements ont des effets positifs. Je désire m'associer aux travaux du CA pour favoriser la concertation entre les associations de la discipline

Profession de foi de Fanny Darbus

Fanny Darbus, 30 ans Docteure de l'EHESS, et chercheure associée au Centre de Sociologie Européenne, je suis sociologue du travail et de l’emploi. Parallèlement à mes activités de recherche, je suis vacataire dans une société chargée de l’analyse des « risques psychosociaux » au travail. J’ai été ATER à l’IUT du Mans, chargée de TD dans plusieurs Université, et chargée de mission pour différents contrats de recherche. Je connais ainsi, comme bon nombre d’entre nous, le jonglage entre charges de cours dans différentes institutions de l’enseignement supérieur (dont le privé), bouts de contrat et autres, comme les tentatives de s’insérer dans des réseaux stables ou informels via la participation à des rassemblements scientifiques de divers ordres.

La destruction progressive des cadres d’emploi et de travail des membres, à tous les étages, de notre champ universitaire, a pour conséquence de rendre les conditions de production scientifique et d’enseignement de plus en plus difficiles. Elles le sont évidemment particulièrement pour les moins protégés, les précaires. Ainsi, c’est pour tenter d’améliorer ces conditions et nourrir le travail collectif de résistance aux réformes d’une part, et d’autre part, pour poursuivre les objectifs de transparence des procédures de qualification et de recrutement dans notre discipline, que je propose ma candidature.

Profession de foi de Philip Milburn

Philip Milburn, 49 ans, marié 2 enfant, Professeur de sociologie à l'UVSQ, Membre du labo Printemps spécialiste de socillogie du système pénal, des professions, de l'action publique, et du controlee social.

Trésorier de l'ASES dont je suis membre depuis 1992.

Profession de foi d'Odile Henry

Odile Henry (47 ans)

Maître de conférences (HDR) à l’Université Paris Dauphine, membre de l’IRISSO (UPD) et membre associé du CESP (Paris 1 Sorbonne et EHESS), mes travaux de recherches relèvent de la sociologie historique des élites économiques, de la sociologie économique et de l’histoire sociale des sciences sociales. Membre du CA de l’ASES depuis 2007, secrétaire général depuis 2009, j’ai participé avec d’autres collègues à l’élaboration d’une charte précisant certains principes susceptibles de garantir la collégialité des décisions concernant l’« évaluation » des enseignants-chercheurs. Au-delà de l’analyse du fonctionnement d’institutions particulières (comité de recrutement, CNU, comité national de la recherche scientifique, etc.), je souhaite au cours des prochaines années favoriser les conditions d’une réflexion plus collective sur ces questions.

Profession de foi de Fanny Jedlicki

Fanny Jedlicki (32 ans) Université Paris 7/IUT du Havre

Longtemps précaire de l’enseignement supérieur, je viens d’être recrutée comme MCF à l’IUT du Havre (actuellement en attente de décision du CA et du comité de l’IUT). Je suis par ailleurs membre associée de l’URMIS (université Paris 7).

Je connais par mon expérience les questions relatives à la précarité des jeunes chercheurs, des doctorant-e-s comme de la précarisation des conditions de travail et d’emploi dans notre champ ; bien que recrutée, j’entends continuer à soutenir et renforcer toute forme de mobilisation en faveur de l’amélioration des dites conditions.

La lutte collective contre les réformes affectant depuis plusieurs années les institutions d’enseignement est évidemment indispensable.

Consolider les collectifs de travail et de réflexion à l’heure où ils sont particulièrement fragilisés constitue à mon sens l’une des meilleures formes de résister à la dégradation de l’enseignement supérieur en France.

Ainsi, j’appuie et entends poursuivre les initiatives portées par l’ASES afin de rendre les plus transparentes possibles les procédures et modalités de qualification, de promotion, de recrutement de nos instances institutionnelles. De façon plus générale, je souhaite contribuer via ma participation au CA de l’ASES, à poursuivre et renouveler, de façon active, nos débats, nos ressources (scientifiques), nos mobilisations.