Communiqués sur le déclassement d’un candidat au concours de chargé de recherche du CNRS

Communiqués sur le déclassement d’un candidat au concours de chargé de recherche du CNRS

Communiqué de directrices et directeurs d’unités mixtes de recherche du CNRS rattachées à titre principal ou secondaire à la section 36

Le 06 Juillet 2022

Erratum

A l’attention de :

Marie Gaille, Directrice de l’INSHS

Fabrice Boudjaaba, Directeur adjoint de l’INHS

Sandrine Maljean-Dubois, Directrice Adjointe Scientifique en charge de la section 36

Copie à :

Antoine Petit, PDG du CNRS

Sébastien Michon, Président de la section 36

Fabien Jobard, président de la CPCN

Au concours de chargé.e.s de recherche au CNRS 2022, le jury d’admission a contesté, cette année encore, le classement des candidat.e.s en section 36 « Sociologie et Sciences du Droit » proposé par le jury d’admissibilité. Le candidat classé premier après un long et rigoureux travail par ce jury, composé des membres de la section, a en effet été relégué à la huitième place.

Ce déclassement survient après d’autres en section 36, visant des sociologues, et créant un climat de grande incertitude pour les candidats et de malaise pour les membres de la section.

La décision du jury d’admission remet en cause la légitimité du travail collectif d’évaluation scientifique par les pairs réalisé au sein de la section 36. S’il est dans les usages que le jury d’admission modifie les classements au nom de critères formels (respect de la parité, des règles déontologiques, d’équilibre des disciplines ou des laboratoires d’affectation), il outrepasse ses prérogatives s’il refait le concours à la place des sections.

Nous, directrices et directeurs d’unités, sommes inquiet.e.s de telles dérives dans les usages et condamnons ces pratiques de remise en cause du travail collégial d’évaluation, dans un contexte d’attaques répétées contre les sciences humaines et sociales depuis plusieurs années.

Nous affirmons notre solidarité à tous nos collègues de la section 36, dont nous tenons à saluer l’investissement et le travail sérieux. Nous rappelons que le travail d’évaluation de chaque section s’inscrit dans son périmètre, marqué par des perspectives épistémologiques et thématiques spécifiques indépendantes de celles des autres sections.

Nous apportons notre soutien au candidat déclassé dont la qualité du travail scientifique et l’adéquation du projet aux thématiques de la section 36 ont été reconnues par le jury d’admissibilité.

Nous appelons la direction de l’INSHS à poursuivre le dialogue, à restaurer une relation de confiance avec les membres de la section 36 et au-delà, à affirmer son attachement à la sociologie et aux sciences du droit.

ARENES : Jean-Pierre Le Bourhis, Chargé de recherche CNRS, section 40

Centre Norbert Elias : Agnès Martial, Directrice de recherche CNRS, section 38

Centre Max Weber : Christine Detrez, Professeure des universités de sociologie, Emmanuelle Santelli, DR CNRS (DU adjointe) et Isabelle Mallon, Professeure des universités de sociologie (DU adjointe)

CEMS : Juliette Rennes, Directrice d’études de l’EHESS et Jeanine Barbot, directrice de recherche INSERM (DU adjointe)

CENS : Romuald Bodin, Professeur des universités de sociologie

CERAPS : Anne-Cécile Douillet, professeure de science politique et Julien Talpin CR CNRS, section 40 (DU-ajdoint)

CERLIS : Olivier Martin, Professeur de sociologie

CERMES3 : Catherine Bourgain, Directrice de recherche Inserm

CESDIP : Jacques de Maillard, professeur de science politique, UVSQ (DU), et Mathilde Darley, Chargée de Recherche CNRS, Section 40 (DU Adjointe)

CESSP : François Denord, Directeur de recherche CNRS, section 36

CETOBAC : Marc Aymes, Directeur de recherche CNRS/DE EHESS section 33

CHJ: Serge Dauchy, Directeur de recherche CNRS section 36

CLERSE: Richard Sobel, Professeur des universités d’économie et Bernadette Tillard, Professeure des universités sociologie

DCS: Gaëtan Cliquennois, Chargé de recherche, section 36

CMH, Serge Paugam, Directeur de recherche CNRS et Directeur d’études EHESS et Severine Gojard, Directrice de recherche INRAE

COMPTRASEC : Philippe Martin, Directeur de recherche, section 36

CRESPPA : Christine Cadot, Maîtresse de conférence de Sociologie

CTAD : Jean-Louis Halperin, Professeur des Universités d’histoire du droit

CURAPP : Nathalie Le Bouteillec, Professeure des universités de démographie

GEMASS : Michel Dubois, Directeur de recherche CNRS

IDHES: Valérie Boussard, Professeure des universités de sociologie

IMAF : Elena Vezzadini, Chargée de Recherche CNRS, section 33

IODE : Isabelle Bosse-Platière, Professeure des Universités de droit

IREMAM : Richard JACQUEMOND, Professeur de langue et littérature arabes modernes

IRIS : Arnaud Esquerre, Directeur de recherche CNRS section 36 et Karima Guenfoud, Maîtresse de conférence de sociologie (DU-adjointe)

IRISSO : Dominique Méda, Professeure des universités de sociologie

ISP : Olivier Le Noé, Professeur des universités, section CNU 74

LADYSS, Thomas Lamarche, Professeur des universités d’économie

LAVUE : Claire Aragau, Maîtresse de conférence de géographie, Jérôme Boissonade, maître de conférence HDR de sociologie, Jodelle Zetlaoui-Léger, Professeure à l’École Nationale Supérieure d’Architecture Paris la Villette 3

LEGS : Caroline Ibos, Professeure des universités de sociologie et Eric Fassin, professeur des universités de sociologie (DU adjoint)

LEST: Thierry Berthet, Directeur de recherche CNRS, section 40 et Xavier Joutard, Professeur d’économie (DU-adjoint)

LIER-FYT: Cyril Lemieux, Directeur d'études en sociologie à l'EHESS.

LISE : Corinne Gaudart, Directrice de recherche CNRS, et Frédéric Rey, Maître de conférence HDR en sociologie

MESOPOLHIS : Marc Bernardot, Professeur des universités de sociologie URMIS : Swanie Potot, Directrice de recherche CNRS, section 36

PACTE : Laurence Dumoulin, Chargée de recherche CNRS section 36

Printemps : Laurent Willemez, professeur des universités de sociologie et Laure de Verdalle (DU-adjointe), Directrice de recherche CNRS, section 36.

SAGE : Marine De Lasalle, Professeure des universités de sociologie

 

MOTION Conférence des présidents du Comité national (CPCN)

Objet : Déclassements par les jurys d'admission des classements d’admissibilité des concours CR et DR

Eu égard au bon déroulement du concours, au traitement équitable des candidatures et au respect du travail fourni par les jurys d’admissibilité, la CPCN demande au CNRS, et en particulier au P-DG, au DGDS et aux directeurs et directrice d'Institut, de partager avec les Sections et CID, avant le concours, les priorités scientifiques ou organisationnelles de l’établissement qui auraient une incidence sur les décisions des jurys d’admission. Correctement menée, cette information partagée entre l’établissement et les Sections et CID ne doit amener à des décisions de déclassement par les jurys d'admission que de façon exceptionnelle.

Lorsque de telles décisions sont prises, la CPCN demande que les jurys d'admission motivent publiquement leur décision, dans le respect de la confidentialité de leurs délibérations. Fabien Jobard Président de la CPCN

Motion adoptée le 11 juillet 2022

38 votants, dont 36 pour, 1 contre, 1 abstention

Liste des destinataires :

– M. Antoine Petit, président-directeur général du CNRS

– M. Alain Schuhl, directeur général délégué à la science du CNRS

– M. Hugues de la Giraudière, directeur des ressources humaines du CNRS

– Mme Dorothée Berthomieu, présidente du Conseil scientifique du CNRS

– M. Yaël Grosjean, porte-parole de la C3N du CoNRS

– Madame la directrice et messieurs les directeurs des Instituts du CNRS

 

AG Section 36, le 21 juin 2022

Objet : Déclassement d’un candidat en section 36 au concours CRCN 2022

La section 36 exprime son désaccord et sa profonde préoccupation à la suite de la décision du jury d’admission de l’InSHS le 24 mai 2022 de classer en dernière position (8ème) le candidat classé en 1ère position par le jury d’admissibilité de la section 36.

À la suite de ce déclassement, qui s’inscrit dans un contexte sensible puisqu’il s’ajoute aux déclassements opérés sur 3 des 5 concours CRCN de la section 36 de la mandature précédente, les membres de la section 36 ont rapidement exprimé leur souhait de comprendre les raisons de ce déclassement en s’entretenant avec la directrice de l’InSHS, Marie Gaille. Cette dernière a accepté de discuter à deux reprises avec les membres du Bureau et d’échanger avec l’ensemble des membres de la section pendant la session de printemps 2022. Ces réunions ont été constructives dans la mesure où elles ont permis d’apaiser un climat délétère.

Il n’en demeure pas moins que la section 36 ne connaît toujours pas les raisons qui ont conduit au déclassement de Jean-Philippe Tonneau. La qualité et l’originalité de son programme de recherche et de ses productions scientifiques, sa participation à des programmes de recherche nationaux et internationaux, et –plus important encore– son profil unique en tant que sociologue du droit du travail font de Jean-Philippe Tonneau un candidat exceptionnel au croisement de la sociologie et des sciences du droit. Nous appelons donc la direction de l’InSHS à expliciter les raisons de ce déclassement et à trouver une solution rapide pour réintégrer Jean-Philippe Tonneau au sein du corps des chercheur.e.s de la section 36 où il a toute sa place. Dans le cas contraire, le CNRS risque de vivre un énième contentieux juridique qui serait préjudiciable non seulement à l’ensemble des candidat.e.s classé.e.s mais aussi à la réputation du CNRS.

La section 36 réitère son souhait de poursuivre le travail de collaboration avec la direction de l’InSHS, notamment par le biais de la DAS, et de parvenir à une meilleure entente entre le jury d’admissibilité et le jury d’admission sur la question du recrutement des chercheur.e.s

Aussi est-il primordial de revenir à une pratique normalisée des recrutements et, à ce titre, que les interventions du jury d’admission sur les classements renouent avec l’usage que le jury d’admission a lui-même établi (à savoir, que ses interventions se limitent à la rectification d’erreurs manifestes, par exemple lors du non-respect de la parité ou de la pluralité des disciplines, ou en cas de conflit d’intérêts non-repéré antérieurement). La section 36 rappelle que la cour administrative d’appel de Paris n’a pas hésité à qualifier de « regrettable » la pratique des déclassements opérée par le jury d’admission ces dernières années1.

Motion adoptée le 21 juin 2022.

18 votants, 18 pour.

Liste des destinataires :

- M. Antoine Petit, président directeur général du CNRS

- M. Alain Schuhl, directeur général délégué à la science du CNRS 1 CAA de Paris, 5ème chambre, 10/06/2022, 20PA03409, considérant 5.

- Mme Marie Gaille, directrice de l’InSHS

- Mme Sandrine Maljean-Dubois, directrice adjointe scientifique de l’InSHS

1 CAA de Paris, 5ème chambre, 10/06/2022, 20PA03409, considérant 5.

 

Motion sur le déclassement, réunion chercheurs relevant de la section 36, le 21 juin 2022

Nous, chercheur·es et enseignant·es chercheur·es relevant du périmètre scientifique de la section 36 (sociologie et sciences du droit), réuni·es le 21 juin 2022 en assemblée générale, condamnons fermement le nouveau déclassement opéré par le Jury d’admission de l’Institut national des sciences humaines et sociales (InSHS) dans le cadre du concours de recrutement des chargé·es de recherche (CRCN) 2022, qui a conduit à écarter un candidat dont le profil et le projet se situaient pourtant au croisement des deux disciplines qui constituent notre section.

C’est un désaveu de plus à l’encontre du travail des représentant·es de notre section au Comité national de la recherche scientifique qui, dans le respect du décret de 1983, ont établi leur classement au terme d’une longue procédure d’évaluation scientifique : évaluation de 177 dossiers pendant plusieurs semaines, audition de 35 candidat·es pendant une semaine, expertisé·es chacun·e par 4 rapporteur·es distinct·es, délibérations pendant trois jours et rédaction de rapports circonstanciés justifiant scientifiquement le classement final d’admissibilité. Rappelons que pour l’étape suivante, les membres du Jury d’admission, au contraire du jury d’admissibilité, ne disposent des dossiers des candidat·es admissibles que quelques jours avant leur réunion, que le rapporteur n’est pas de la discipline concernée et qu’il n’y a pas d’auditions pour éclairer les candidatures.

Alors que le projet de sociologie du droit du candidat se situait au cœur de l’identité de notre section, nous ne comprenons pas la décision de le déclasser. Il nous paraît urgent et fondamental pour rétablir la confiance que la présidente du jury d’admission et directrice de l’InSHS, Mme Marie Gaille, explicite les raisons de cette décision. Plus fondamentalement, il nous semble essentiel de revenir aux usages habituels, afin que l’intervention du jury d’admission sur les classements n’excède pas les limites raisonnables qui lui sont normalement fixées (à savoir la rectification d’erreurs manifestes, par exemple en termes de non respect de la mixité femmeshommes ou de la pluralité des disciplines, ou en cas de conflit d’intérêts non repéré antérieurement). Pour ce faire, nous prenons contact avec les sections d’autres instituts également confrontées à ces problèmes de déclassement pour envisager des réponses communes.

Le retard pris par l’InSHS à nommer une nouvelle Directrice adjointe scientifique (DAS) est une manifestation supplémentaire du manque de considération pour notre section. Nous sommes convaincus que l’absence totale de discussion avec les représentants de notre section, mission normalement dévolue à la DAS, entre le moment du jury d’admissibilité et celui du jury d’admission a porté préjudice à notre section.

Nous pensons à tous les collègues déclassé·es, victimes de la violence institutionnelle, et avant tout à notre collègue Jean-Philippe Tonneau auquel nous manifestons toute notre solidarité et pour lequel nous demandons qu’un poste lui soit immédiatement attribué

 

Section 39 Espaces, territoires, sociétés

Motion suite au déclassement d’un candidat en Section 36 au concours CRCN 2022

La Section 39 du Comité national de la recherche scientifique (CoNRS) affirme tout son soutien au jury d’admissibilité de la Section 36 (sociologie et sciences du droit) dont le travail d’évaluation minutieux est remis en cause par le déclassement du candidat classé en première position.

Pour rappel, les Sections sont composées des chercheur·es et enseignant·eschercheur·es formant un jury d'admissibilité qui porte une évaluation collégiale, multidisciplinaire et indépendante. Le travail considérable d’examen des dossiers mené dans ce cadre garantit une évaluation scientifique rigoureuse des candidatures. En revanche, le jury d’admission (dont la liste des membres n’a pas encore été publiée au Bulletin Officiel du CNRS) n’a pas le temps d’instruire les dossiers de manière aussi approfondie. Toute décision de remettre en cause le classement éclairé et dûment justifié du jury d’admissibilité suscite des interrogations sur les critères qui la motivent. La Section tient à ce que sa place pleine et entière comme jury de concours soit respectée.

La décision de déclasser un candidat du 1er au 8ème rang en Section 36 interroge donc une nouvelle fois sur le sens du travail d’évaluation des dossiers mené par les jurys d’admissibilité. Cela place non seulement les candidat es mais aussi les jurys d’admissibilité dans une situation de profonde inquiétude sur le rôle même de ces jurys.

La Section 39 se joint ainsi au communiqué diffusé le 25 mai 2022 par la Section 36 et demande au CNRS et à la direction de l’INSHS d’expliquer en toute clarté les circonstances qui peuvent l’amener à déjuger le travail d’un jury d’admissibilité.

Motion adoptée le 21 juin 2022

21 votants : 19 oui, 2 non, 0 abstention Olivier PLIEZ Président de la Section

Destinataires :

- Monsieur Antoine PETIT, président directeur général du CNRS,

- Monsieur Alain SCHUHL, directeur général délégué à la science du CNRS,

- Monsieur Christophe COUDROY, directeur général délégué aux ressources du CNRS,

- Madame Marie GAILLE, directrice de l’Institut des sciences humaines et sociales (INSHS),

- Madame Stéphanie VERMEERSCH, directrice adjointe scientifique, Section 39, INSHS,

- Monsieur Fabien JOBARD, président de la Conférence des présidents du Comité national (CPCN).

 

Motion de la Section 40 suite au déclassement d’un candidat en section 36 au concours CRCN 2022

La section 40 du Comité national de la recherche scientifique (CoNRS) exprime son inquiétude et sa réprobation suite au déclassement par le jury d'admission du candidat classé en première position par le jury d’admissibilité de la section 36, désormais rétrogradé à la 8e place de ce même classement.

Composé des chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es de la section, le jury d'admissibilité est le mieux à même de porter une évaluation collégiale et indépendante par son mode de désignation, la spécialisation de ses membres et leur travail considérable d’examen des candidatures. Constitué uniquement de membres nommé·es et venu·es d’horizons disciplinaires variés, le jury d'admission ne saurait, de ce fait, exprimer de vues contraires au jury d’admissibilité qu’en cas d’erreur manifeste ou grossière de la part de ce dernier.

Nous rappelons que les jurys d’admissibilité établissent leurs décisions sur le fondement de critères d’évaluation diffusés sur le site même du CoNRS, après lecture par les services juridiques de son secrétariat général. Dès lors, s’il y a divergence d’appréciation sur ces critères, le CNRS est en mesure de faire connaître ses positions aux jurys avant leur publication et avant l’ouverture des concours. Manifester ces divergences à l’issue des concours laisse penser que celles-ci ne procèdent pas de motifs scientifiques. Cela place non seulement les candidat·es mais aussi les jurys d’admissibilité dans une situation de profonde insécurité, néfaste à la confiance nécessaire entre les sections et l’INSHS, entre le CNRS et les communautés scientifiques.

La section 40 se joint au communiqué diffusé le 25 mai 2022 par la section 36 et demande au CNRS et à la direction de l’InSHS d’expliquer en toute clarté les critères ou les circonstances qui peuvent l’amener à déjuger le travail d’un jury d’admissibilité.

Motion adoptée le 5 juin 2022

21 votants : 20 oui, 0 non, 1 abstention

 

CID 53 Sciences en société : production, circulation et usages des savoirs et des technologies

Motion Déclassement d’un candidat en Section 36 au concours CRCN

La CID 53 « Sciences en société » du Comité national de la recherche scientifique (CoNRS) a pris connaissance du déclassement par le jury d'admission du concours CNRS « Chargés de recherche classe normale » du candidat classé en première position par le jury d’admissibilité de la Section 36, et de sa rétrogradation à la 8e place de ce même classement.

Si les prérogatives du jury d’admission l’autorisent à procéder de la sorte, un tel déclassement interroge et inquiète les membres de la CID 53. Les Sections disciplinaires et commissions interdisciplinaires du CoNRS évaluent de manière collégiale et approfondie les candidatures au concours. Leurs membres consacrent à ce travail une part considérable de leur emploi du temps. Ils établissent leur classement sur la base de critères d’évaluation publiés sur le site du CoNRS après avoir été passés au crible des services juridiques de son secrétariat général. Les jurys d’admission ne sont pas soumis à ce niveau d’exigence en matière de transparence. A l’évidence très durs à vivre pour les candidat.e.s concerné.e.s, les déclassements qu’ils opèrent sont également de nature à induire, pour les membres des Sections et CID, une forme de découragement qui ne peut que nuire à la qualité du concours.

Par conséquent, la CID 53 se joint au communiqué diffusé le 25 mai 2022 par la Section 36 et demande au CNRS et à la direction de l’INSHS d’expliquer en toute clarté les critères qui peuvent l’amener à déjuger le travail d’un jury d’admissibilité.

Motion adoptée le 24 juin 2022 14 votants : 12 oui, 0 non, 2 abstentions

Jean-Noël JOUZEL Président de la CID 53

Destinataires :

‐Antoine PETIT, président‐directeur général du CNRS.  

‐Alain SCHUHL, directeur général délégué à la science au CNRS.  

‐Christophe COUDROY, directeur général délégué aux ressources du CNRS. ‐Marie GAILLE, directrice de l’Institut des sciences humaines et sociales (INSHS). 

‐Sandra  LIPPERT,  présidente  de  la  CID  50,  François  PARCY,  président  de  la  CID  51, Vincent  LEBRETON,  président  de  la  CID  52,  Karine  ANSELME,  présidente  de  la  CID  54, YvesGRANDVALET, président de la CID 55. 

‐Frédéric HURLET, président de la Section 32, Myriam COTTIAS, présidente de la Section 33,  Serge  PINTO,  président  de  la  Section  34,  Aurélien  ROBERT,  président  de  la  Section  35,  Sébastien MICHON, président de la Section 36, Vincent MERLIN, président de la Section 37,  Benoît FLICHE, président de la Section 38, Olivier PLIEZ, président de la Section 39, Fabien JOBARD, président de la Section 40

 

Communiqué de l’Association française de sociologie et l’Association des sociologues enseignant·e·s du supérieur sur le déclassement d’un candidat au concours de chargé de recherche du CNRS. Le 30 mai 2022

L'Association française de sociologie et l’Association des sociologues enseignant·e·s du supérieur ont appris avec stupeur et consternation un nouveau déclassement par le jury d’admission au concours de chargé de recherche , en l'occurrence la relégation du candidat classé premier (Jean-Philippe Tonneau) en section 36 "Sociologie et Sciences du Droit" du CNRS au 8e rang, le privant de facto d'un poste. De multiples déclassements ont déjà eu lieu lors des années précédentes (en 2017, 2018 et 2019), suscitant déjà de nombreuses critiques de la profession et plaçant les candidat·e·s dans des situations de grande incertitude. Le CNRS et la direction de l’Institut des sciences humaines et sociales (InSHS) du CNRS se permettent une nouvelle fois de modifier le classement d’un concours établi par un jury de spécialistes, en partie élu·e·s, à l’issue d’un examen approfondi et collégial des dossiers et d’une audition des candidat·e·s. Nous, associations de sociologie, condamnons fermement ces pratiques délétères de déclassement par des collègues non-spécialistes, dans des conditions qui ne permettent pas une analyse sérieuse des candidatures et sans obligation de motivation des décisions à l’égard des candidat.e.s. Nous ne comprenons pas le déclassement d’un candidat qui répond en tous points aux exigences du poste et dont les sujets de recherches correspondent aux orientations de la section et de l’InSHS. Si nous ne sommes pas en mesure de saisir les raisons d’un tel déclassement, tout laisse à penser qu’il ne s’agit pas de motifs scientifiques. C’est pourquoi, nous affirmons toute notre solidarité à Jean-Philippe Tonneau, ainsi qu’à la section du CNRS désavouée, et nous exigeons que le CNRS respecte les classements de la section 36 et mette en œuvre tous les moyens pour recruter Jean-Philippe Tonneau comme chargé de recherche.

Au-delà de cette nouvelle "affaire" qui place de fait un collègue dans une situation personnelle difficile, nous ne pouvons nous empêcher de penser que notre discipline, la sociologie, semble faire l’objet d’une mise au pas du CNRS depuis une dizaine d’années. Cette décision ne constitue en effet que le dernier épisode en date d’une longue série de déclassements en section 36 par trois directions successives de l’InSHS. Nous rappelons également que la section 36, composée majoritairement de sociologues, a connu un véritable plan social qui ne dit pas son nom depuis le début des années 2000. Cette section a en effet perdu près de 100 postes depuis 2000, soit 34% des effectifs, contre 10% pour l’ensemble de l’InSHS. Tout porte à croire que la sociologie est visée en tant que discipline au CNRS.

Le Comité exécutif de l’Association française de sociologie et le Conseil d’administration de l’Association des sociologues enseignant·e·s du supérieur

 

Section 36

Sociologie et sciences du droit

Communiqué de la section 36 relatif au déclassement du concours CRCN n° 36/02 (2022)

 

Le 25 mai 2022,

 

Lors du jury d’admission de l’INSHS qui s’est tenu le mardi 24 mai 2022, le classement proposé par la section 36 (sociologie et sciences du droit) du Comité national à l’issue du jury d’admissibilité pour le concours CRCN a été modifié. Sans produire une justification, le jury d’admission de l’INSHS a décidé de classer en dernière position (8ème) le candidat classé en 1re position par le jury d’admissibilité.

La section 36 ne comprend pas cette décision et souhaite témoigner du travail d’évaluation minutieuse des 177 dossiers, des 35 auditions, des trois journées de délibération, avec 4 rapporteurs par dossier, des rapports circonstanciés sur chacun des candidats classés.

Dans l’absolu, cette décision met en question le principe essentiel de jugement disciplinaire. Dans le cas d’espèce, elle interroge aussi la place que la sociologie du droit peut avoir au sein de l’INSHS, une des grandes forces du dossier du candidat déclassé tenant au fait que ses travaux se situent à l’intersection des savoirs disciplinaires représentés dans la section.

Compte tenu du fait que cette décision est prise à l’issue du premier concours de la section nouvellement composée, considérant que seule la section 36 est ciblée, et étant donné le caractère répété des déclassements pour la section 36 depuis plusieurs années, cette décision est donc non seulement un coup dur pour un candidat valeureux mais elle érode aussi la confiance qui est censée régner entre le jury d’admissibilité de cette section et l’INSHS. Il est donc urgent d’expliciter les raisons de ce déclassement.

La section conditionne sa participation à la session de printemps 2022 à l’obtention d’une motivation écrite de ce déclassement. Elle demande dans les meilleurs délais un rendez-vous à la directrice de l’INSHS et à la Directrice adjointe scientifique qui prendra ses fonctions le 1er juin 2022.

 

Les membres de la section 36

 

Association Française de Science Politique

Communiqué sur le déclassement d’un candidat au concours de chargé de recherche du CNRS en section 36

L’AFSP dénonce avec force le déclassement d’un candidat classé premier par ses pairs de la section 36 du Comité National de la Recherche Scientifique. Le jury d’admission présidé par Antoine Petit, dont la composition n’a pas été rendue publique, l’a rétrogradé au 8e rang. Notre association réaffirme son attachement au respect des classements opérés par les jurys d’admissibilité 

 

Encore un déclassé en section 36 :
la direction du CNRS provoque les sociologues !

Mardi 24 mai 2022, le jury d’admission du CNRS pour l’InSHS a décidé de modifier le classement proposé par la section 36 (sociologie et sciences du droit) pour le concours des chargé·es de recherche, en reléguant Jean-Philippe Tonneau, classé 1er par la section, à la 8e position (pour 4 postes à pourvoir).

Rappelons que le concours de chargé·e de recherche s’opère en deux temps : en premier lieu, les jurys d’admissibilité, composés de spécialistes de ces disciplines, évaluent des centaines de dossiers sur leur projet de recherche et leurs travaux passés, auditionnent – au terme d’une présélection – des dizaines de candidat·es pendant plusieurs jours et, au bout de longues journées de délibérations, établissent un classement d’admissibilité par ordre de choix basé sur des critères scientifiques. Dans un deuxième temps, des jurys d’admission constitués à l’échelle des instituts se réunissent, le temps d’une journée, pour établir les classements finaux. Le concours d’entrée du CNRS est extrêmement concurrentiel puisqu’il n’y avait cette année que 4 postes à pourvoir en section 36 pour des centaines de docteur·es formé·es chaque année dans ces deux disciplines.

Traditionnellement, les jurys d’admission, qui n’ont pas la capacité d’expertise disciplinaire des jurys d’admissibilité et refusaient de faire doublon avec eux, se contentaient de valider les classements d’admissibilité, sauf problème manifeste, par exemple en termes de non respect de la mixité femmes-hommes ou de la pluralité des disciplines, ou en cas de conflit d’intérêts non repéré antérieurement.

En reléguant le premier classé par la section 36 en dernière position, la décision de l’InSHS sonne comme un désaveu du travail d’évaluation collégial et une provocation à l’encontre de la section, dont c’est la première année de mandat. Elle a ému aussi nombre de chercheur·es en sociologie et sciences du droit qui viennent de réélire leurs représentant·es au comité national.

La direction de l’InSHS renoue ainsi avec ses vieux démons : trois fois de suite, entre 2017 et 2019, elle a déjà remis en question le classement de la section 36, mais aussi d’autres sections. Ces mises en causes récurrentes a posteriori du travail d’évaluation par les pairs infligent aux collègues admissibles concerné·es une violence institutionnelle injustifiée.

Elles créent en outre des situations problématiques d’insécurité juridique sur les concours. Les cinq collègues chargé·es de recherche recruté·es en 2019 au sein de la section 36 ont ainsi perdu le statut de fonctionnaire suite à une décision du tribunal administratif de Paris d’annuler le concours de recrutement.

Ce sont ainsi, une fois de plus, les candidat·es aux métiers de la recherche, déjà soumis·es à une précarité et une pression insupportables du fait du manque de postes, qui sont traité·es avec violence et mépris.

Nous ne pouvons accepter que le travail collectif d’expertise du jury d’admissibilité de la section 36 soit de nouveau remis en cause par la Direction. Dans la mesure où la décision du jury d'admission n'est pas motivée, et que ses membres ne sont pas des spécialistes du domaine, cela laisse à chaque fois le champ libre à toutes les hypothèses sur les véritables raisons des déclassements opérés.

Dans cette situation, les syndicats soussignés apportent tout leur soutien aux membres élus et nommés de la section 36. Nous appelons l’ensemble de la communauté scientifique à se mobiliser en soutien à Jean-Philippe Tonneau et demandons aux représentants de la direction de l’InSHS et du CNRS de nous recevoir au plus vite.

Organisations signataires :

SNCS-FSU (secteur SHS), SUD-Recherche EPST, FO ESR, SNTRS-CGT

 

La section 36 désavouée : bis repetita !

Camarades,

Chèr·es collègues,

Le 24 mai dernier, sont parus les résultats du jury d’admission d’un certain nombre de sections du CNRS. Comme nombre de collègues, les membres du bureau de l’ANCMSP ont été atterré·es d’apprendre le sévère déclassement qui, en section 36 – « Sociologie et Sciences du Droit » – a relégué au 8ème rang le candidat initialement classé premier par le jury d’admissibilité. Le classement ne s’est pas simplement “décalé” pour autant vers le haut, puisque le jury d’admission a par ailleurs hissé un candidat de la sixième à la deuxième position.

Nous avons tous·tes en mémoire le déclassement en 2019 des candidats Matthieu Grossetête et Akim Oualhaci qui avait abouti à l’annulation du concours de cette même section par le Tribunal administratif (TA), au motif d’une rupture d’égalité devant le concours induite par les pressions de la direction de l’Institut des sciences humaines et sociales (InSHS) sur le jury d’admissibilité de la section 36. Les candidat·es admis·es de 2019 avaient alors perdu le statut de fonctionnaire. La réitération d’un tel fiasco collectif à l’échelle du CNRS (rappelons que les décisions du jury d’admission de l’InSHS sont théoriquement prises collégialement) est inadmissible et requiert a minima une justification, ce dans les plus brefs délais ! 

Dans un contexte où la direction du CNRS demande à ce que les jurys de section ne communiquent pas le classement des candidat·es par ordre de mérite (et ce malgré l’avis de la CPCN), il est essentiel d’exiger la transparence dans les recrutements d’agent·es du service public. Cette nouvelle polémique autour de la campagne CNRS ne fait qu’illustrer – s’il le fallait encore – l’opacité des pratiques d’évaluation et de sélection des candidat·es, conformément à ce que devient l’ESR dans sa globalité. Le mépris institutionnel dont témoigne la direction de l’InSHS ne fait que renforcer l’insécurité juridique, professionnelle et financière qui caractérise le quotidien des candidat·es aux métiers de la recherche. La pratique du déclassement est d’une violence inouïe pour ces personnes, souvent candidat·es depuis de nombreuses années à un concours extrêmement exigeant, et dont le classement initial démontre pourtant leurs qualités de chercheur·ses.

La persistance de l’InSHS dans ces pratiques délétères – ce en dépit du jugement antérieur du TA – est par ailleurs un désaveu flagrant de la section 36 du CNRS, de son travail de sélection des candidat·es et de sa légitimité à choisir ses recrues. Il succède à la litanie d’offenses qui semble aujourd’hui structurer les rapports de la discipline avec ses tutelles : procès en islamo-gauchisme et intersectionnalisme par les ministres Vidal et Blanquer ; renforcement de la part des nominé·es (plutôt qu’élu·es par les pairs) dans la composition des sections ; réforme du concours en vue de marginaliser le rôle des jury d’admissibilité ; permission d’administrer souverainement les miettes de postes attribués (3 en 2021, 4 en 2020) quand les files d’attente pour la titularisation ne désemplissent pas etc.

Face à un tel acharnement, l’ANCMSP exhorte les membres du jury d’admission à se manifester et à clarifier le processus de décision ayant mené à ce déclassement. Elle s’associe également aux inquiétudes formulées par l’AFS et l’ASES quant à l’avenir de la sociologie au CNRS. 

Ici, pointe un autre motif d’inquiétude : la faible portée des réactions collectives face à cette nouvelle injustice subie par un collègue. Une fois publiés les communiqués d’associations représentatives et de syndicats – nous compris -, de quoi sera faite la défense de nos disciplines, de nos métiers et de leurs travailleur·ses précaires, premières victimes de ces attaques ?

L’ANCMSP s’engage avec les collectifs locaux de précaires mobilisés et appelle l’ensemble des collègues – et notamment nos collègues titulaires, dans l’optique de luttes communes – à adopter dans les mois qui viennent des positions fermes et combatives, assorties de modes d’action conséquents : grèves, rétention de notes, blocages de toutes sortes, etc. À défaut, la cogestion amiable de la pénurie nous condamne à observer les effets de l’étiolement politique de la profession.

Bien cordialement,

Le Bureau de l’ANCMSP

Publié le 7 juin 2022