La criminalisation n'est pas la solution !

Soutien aux deux collègues nantais incriminés dans le cadre du mouvement contre la loi ORE. 

 

La mise en place de la loi ORE l’an dernier - hors des cadres légaux dans un premier temps et dans la précipitation et l’opacité les plus complètes pour l’essentiel du processus - a généré des situations d’anxiété et  de grandes tensions dans les universités notamment. 

 

L’ASES a pris clairement position contre cette loi et son dispositif et soutenu et/ou organisé les initiatives portant la critique contre ceux-ci. Dans ce contexte, chacun-e a fait ce qu’il a pu en fonction de ses convictions, de ses marges de manoeuvres et des situations locales pour gérer ces situations. 

 

En juin dernier, nous nous inquiétions de la criminalisation croissante des mouvements sociaux et des contestations politiques dont cette mobilisation a malheureusement donné encore des exemples. 

 

Ainsi, deux collègues MCF en sociologie à l’Université de Nantes - Gildas Loirand et Marie Charvet -  ont été sanctionnés au plan disciplinaire : le premier, qui avait été suspendu à titre conservatoire pour 4 mois, a finalement écopé d'un retard d'avancement d'échelon de 6 mois , la seconde d'un blâme. Mais les poursuites engagées contre eux sont encore plus graves puisqu'ils font aussi l'objet de plusieurs plaintes déposées au pénal. 

 

A l’invitation de l’ASES, ils ont accepté de témoigner le 6 octobre à la Bourse du Travail.

Vous verrez ici un résumé de ce témoignage : https://youtu.be/PxA_jnT6nek

 

L’ASES a décidé de leur manifester son soutien dans leur souhait légitime de se défendre devant la justice contre les accusations portées contre eux. 

 

Nous ouvrons donc une caisse de soutien 

 http://www.lepotcommun.fr/pot/rwpqjhdc

 

pour payer les frais d’avocats nécessaires aux démarches qu’ils entreprennent (ces frais représentent  plusieurs milliers d’euros puisqu’ils comprennent notamment des frais d'huissier (constats et notification d’assignation), des frais d'avocat devant le tribunal administratif (référé et requête en annulation contre la suspension), des frais de justice devant la chambre civile du TGI (assignation du président pour refus de droit de réponse), des frais d'avocat devant la section disciplinaire ou encore des frais d'avocat devant le CNESER (appel de la sanction). 

 

Sans préjuger des résultats de ces procédures, il nous semble important de rappeler que les prises de position politiques doivent se combattre politiquement et que les mouvements sociaux sont un moyen d'expression nécessaire en démocratie. Nous ne pouvons que nous alarmer de la judiciarisation et de la criminalisation de ces derniers.

 

Merci de signer ce texte en soutien aux collègues nantais et/ou de participer à la caisse de solidarité.